Cet article a été rédigé par Arnaud, membre du Cercle Tech et artisan logiciel. Il accompagne les équipes dans l’amélioration de leurs pratiques et de l’architecture de leurs applications, pour leur permettre de livrer rapidement et efficacement en production. Il est également formateur et enseigne comment construire des applications métier grâce à sa formation sur l’architecture hexagonale et le DDD tactique.
Dans cet article, Arnaud revient sur son parcours de salarié à freelance, partageant les leçons qu’il a tirées, ses erreurs, et ses conseils pratiques pour réussir cette transition.
Vous pouvez le suivre sur Twitter, Bluesky, et LinkedIn, où il partage son expertise technique, ses retours d’expérience, et bien plus encore.
À l’été 2022, alors que je travaille pour une scale-up spécialisée dans les solutions de paiement pour les restaurants, j’apprends qu’un plan de sauvegarde de l’emploi est lancé par l’entreprise. Comme toute scale-up, nous ne sommes pas rentables et le temps de « l’argent magique » est terminé. Il devient difficile de lever des fonds dans de bonnes conditions. Mon entreprise décide alors de licencier pour motif économique, et je me retrouve sur la liste des personnes pré-sélectionnées pour un départ.
C’est alors qu’un choix s’impose : attendre de voir s’il y aura suffisamment de départs volontaires pour conserver mon poste ou prendre mon destin en main. J’opte pour la seconde option et décide de relever un nouveau défi : devenir freelance. Cette idée n’était pas nouvelle, j’en avais déjà discuté avec Julien Janvier, un ami qui s’était lancé deux ans avant moi, ce qui m’a donné envie de suivre ses traces.
Mais se lancer en freelance sans préparation n’est pas évident. La première chose que j’ai faite a été de réfléchir à mon statut. J’ai opté pour celui d’auto-entrepreneur, sûrement le statut le plus simple pour débuter. Quelques démarches en ligne suffisent pour créer son statut. Attention à ne pas faire n’importe quoi lors de la création de votre statut, même si cela paraît simple au premier abord. J’ai été mal conseillé lors de la création du mien, j’ai opté pour le prélèvement libératoire alors que je n’y avais pas droit. Cette erreur m’a fait perdre du temps lors de ma déclaration de revenus et j’ai dû corriger ma situation. C’est le genre de problème qu’on préfère éviter quand tout est déjà nouveau.
Un fois mon statut créé, je me suis dit « y’a plus qu’à » ! Je vais me donner du temps pour voir si c’est vraiment quelque chose fait pour moi. Ça fait quinze ans que je fais du salariat, j’ai toujours eu des collègues pour vendre, faire du marketing ou de la compta à ma place. J’ai vite découvert que tout était à apprendre
Première surprise après la création de ma micro-entreprise : j’ai déménagé peu de temps après et dû changer sa domiciliation. J’ai fait les démarches en ligne, pensant que ce serait rapide, mais l’URSSAF étant décentralisée, le transfert de mon dossier des Pays de la Loire au Pays basque ne s’est pas fait en un clic… Pourquoi ? Je ne sais pas ! Pendant plusieurs mois, j’ai galéré à obtenir les documents nécessaires pour d’autres démarches.
Une fois ces péripéties derrière moi, j’ai pu me lancer dans la recherche de ma première mission. J’en ai trouvé une assez facilement grâce à mon réseau. Mon objectif pour cette première année était de me constituer une trésorerie pour anticiper les moments difficiles. Un autre avantage du licenciement économique est qu’on m’a conseillé de créer mon entreprise avant la date de mon licenciement, ce qui m’a permis d’avoir comme projet professionnel le développement de ma micro-entreprise. Ainsi, j’ai pu cumuler la première année les indemnités de Pôle emploi tout en facturant.
Une fois ma trésorerie constituée, j’ai décidé de consacrer la seconde année au développement de ma petite entreprise. Il est plus compliqué d’allouer du temps à ses propres projets lorsqu’on est en mission. J’ai donc choisi de ne pas chercher de mission durant cette deuxième année. Étant encore soutenu financièrement par Pôle emploi, j’ai pu travailler sur des projets qui allaient m’aider pour la suite de mon aventure.
C’est alors que Julien m’a parlé du Cercle Tech., un réseau qui permet à des indépendants de la tech de s’entraider et de bénéficier de formations sur des sujets non techniques comme la prospection ou la négociation par exemple. Durant mes 15 années de salariat, il y avait toujours quelqu’un pour gérer des choses non techniques à ma place. j’ai donc décidé de rejoindre Le Cercle Tech pour apprendre à les gérer moi-même.
Lors de ma première mission, même avec un rôle de développeur senior, j’ai senti que j’étais la petite main du lead dev. Ce n’était pas ce que je recherchais en devenant freelance. Les échanges avec les membres du Cercle et les formations que j’ai suivies m’ont fait réfléchir à mon positionnement. Comme j’ai toujours aimé partager et transmettre aux autres, j’ai décidé de m’orienter vers un rôle de coach tech pour aider dans l’amélioration de leurs pratiques de développement. En parallèle, j’ai gardé une autre casquette : celle d’architecte logiciel pour aider à poser ou améliorer les techniques des applications.
J’ai décidé d’aller vivre sur la côte basque mais le marché de l’emploi dans la tech n’y est pas aussi développé que dans de grandes villes comme Bordeaux, Nantes ou Paris. Il fallait donc que je trouve un moyen d’augmenter ma visibilité. Une fois de plus, grâce aux formations du Cercle, j’ai appris les bases du personal branding et du copywriting. Après avoir découvert toutes ces notions, je suis passé à l’action. J’ai repris l’écriture de mes articles de blog et commencé à publier régulièrement sur les réseaux sociaux.
Le Cercle Tech m’a fait comprendre que ce n’est pas parce qu’on a un statut d’indépendant qu’on est vraiment indépendant et libre. On peut trouver une mission longue, mais que se passe-t-il si le client n’a plus besoin de vous ? Comme on dit, il vaut mieux ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Je me suis dit qu’une nouvelle source de revenus serait un atout. Après quinze ans dans la tech, mon expérience est utile à d’autres. Alors, pourquoi ne pas la transmettre ?
J’ai alors décidé de créer une formation sur l’architecture hexagonale et le DDD tactique pour apprendre à maîtriser tous les outils nécessaires pour construire des applications pérennes tout en comprenant comment tester chaque brique afin d’en garantir la qualité.
Plutôt que de créer directement la formation, j’ai suivi les conseils des membres du Cercle : commencer par identifier ma cible et les problèmes que ma formation pouvait résoudre. J’ai ensuite créé une landing page pour vérifier s’il y avait de la traction. J’ai commencé à recevoir mes premières inscriptions et j’ai été contacté par Éric d’Hack Your Job, un organisme de formation éligible aux financements professionnels. Il m’a proposé d’intégrer ma formation à leur catalogue. C’est à ce moment que j’ai décidé de me lancer dans la création du contenu de la formation. L’avantage de rejoindre Hack Your Job est qu’ils sont certifiés Qualiopi, ce qui permet de financer une partie de la formation grâce aux fonds OPCO (Opérateurs de Compétences) pour les salariés ou aux FAF (Fonds d’Assurance Formation) pour les indépendants non assimilés salariés.
Se lancer en tant qu’indépendant n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire, surtout quand on lit certains posts LinkedIn. Pour moi, le Cercle Tech m’a permis d’éviter des erreurs et de gagner pas mal de temps. Avec les formations et les échanges, j’ai appris à poser les bonnes questions et à avancer plus sereinement. Si tu penses à te lancer, je te conseille de te faire accompagner. Le Cercle Tech, par exemple, est une très bonne option. Ça change tout de pouvoir s’appuyer sur des gens qui sont déjà passés par là.
Arnaud Langlade